Les ventes au détail au Royaume-Uni ont augmenté pour la première fois en cinq mois, offrant un début d’année plus solide que prévu malgré des défis économiques persistants. Le volume des ventes a augmenté de 1,7 % en janvier, inversant la baisse de 0,6 % en décembre, selon les données de l’Office for National Statistics (ONS). Il s’agit de la plus forte hausse mensuelle depuis mai dernier, dépassant largement les prévisions des économistes qui tablaient sur une croissance d’environ 0,5 %.
Les ventes de produits alimentaires ont été le principal moteur de la reprise, enregistrant une hausse de 5,6 %, la plus forte depuis mars 2020, les ménages privilégiant les repas à domicile plutôt que les sorties au restaurant. Les supermarchés, les magasins d’alcool et de tabac, ainsi que les commerces spécialisés tels que les boucheries et les boulangeries, ont tous affiché de bonnes performances. En revanche, les magasins de vêtements et d’articles ménagers ont connu des difficultés, avec des ventes en baisse de 1,3 % sur le mois.
Prudence des consommateurs et vents contraires économiques
Malgré l’augmentation des ventes en janvier, la consommation globale reste fragile. Au cours des trois derniers mois, les volumes de ventes au détail ont diminué de 0,6 %, reflétant la faiblesse enregistrée en fin d’année dernière. Les ventes restent inférieures de 1,3 % aux niveaux d’avant la pandémie, soulignant la stagnation économique persistante.
Bien que la confiance des consommateurs ait légèrement progressé—en partie grâce à la baisse des taux d’intérêt de la Banque d’Angleterre (BoE)—elle demeure historiquement faible. L’inflation a augmenté de manière inattendue à 3,0 % en janvier, contre 2,5 % en décembre, compliquant les perspectives de consommation. Les analystes estiment que la stagnation de l’emploi et la hausse de l’inflation pourraient compenser les effets positifs de la baisse des taux d’intérêt, maintenant ainsi la pression sur les budgets des ménages.
Perspectives du secteur du commerce de détail et réactions des marchés
Les détaillants anticipent une année difficile, avec des préoccupations liées à l’augmentation des taxes sur les employeurs et leur impact sur les prix et l’emploi. Plusieurs grandes chaînes de supermarchés ont déjà annoncé des suppressions d’emplois, reflétant les pressions sur les coûts malgré la hausse des ventes alimentaires.
La Banque d’Angleterre a abaissé les taux d’intérêt pour la troisième fois en six mois, les réduisant à 4,5 % contre 4,75 %, et devrait poursuivre son assouplissement monétaire au cours de l’année. Certains analystes prévoient une baisse des taux à 3,75 %, rendant le crédit moins coûteux et stimulant potentiellement les dépenses des consommateurs.
Les ventes en ligne ont reculé de 1,7 % en janvier, faisant passer la part du commerce électronique dans l’ensemble des ventes au détail de 26,9 % à 25,7 %. Pendant ce temps, la livre sterling est restée relativement stable par rapport au dollar après la publication des chiffres des ventes au détail.
Perspectives d’avenir
Bien que la performance des ventes au détail en janvier ait dépassé les attentes, l’environnement économique global reste incertain. L’économie britannique enregistre une croissance minimale depuis mars 2024, ce qui a conduit la BoE à réviser à la baisse ses prévisions de croissance du PIB pour 2025 à 0,75 %, contre 1,5 % auparavant.
Avec une inflation toujours supérieure à l’objectif et une confiance des consommateurs affaiblie, le secteur du commerce de détail doit trouver un équilibre délicat entre inciter à la consommation et faire face aux pressions sur les coûts. Les analystes estiment que de nouvelles baisses des taux de la BoE pourraient aider à stimuler la demande, mais l’ampleur de la reprise dépendra de la stabilité économique globale et de la croissance des salaires dans les mois à venir.